Au lendemain d’immenses manifestations contre sa politique et sous le feu constant des critiques du peuple, le Premier ministre Abe demeure, malgré lui,  un personnage primordial du monde politique japonais.

Le Premier ministre du Japon - Shinzô Abe à Washington en 2012 - Ajswab/Wikimedia Commons
Le Premier ministre du Japon – Shinzô Abe à Washington en 2012 – Ajswab/Wikimedia Commons

Ces dernières semaines ont été le théâtre d’une vague contestataire probablement sans précédent dans le second mandat de Shinzô Abe. En effet, le Premier ministre s’est engagé à faire aboutir deux programmes législatifs considérés comme les plus sensibles de son programme : le redémarrage progressif des centrales nucléaires et la loi de sécurité qui allouera plus de prérogatives aux forces d’autodéfense.

Ces deux projets particulièrement impopulaires l’ont fait chuter dans les sondages, et ont conduit des centaines de milliers de Japonais dans les rues. Ce dimanche 30 août, encore 120 000 personnes ont manifesté autour de la Diète contre la loi de sécurité. Des chiffres impressionnants au Japon en terme de contestation populaire qui témoignent du désaveu d’une partie des citoyens japonais pour leur Premier ministre.

Et pourtant,  Shinzô Abe peut rester serein concernant son avenir politique. Actuellement, le Japon connaît une tendance politique assez singulière. Malgré les nombreuses protestations émanant du peuple japonais, le Premier ministre ne se trouve que peu inquiété au sein de la sphère politique.

Dans un premier temps, les élections internes du Parti Libéral Démocrate (PLD) auront lieu courant septembre, et pour l’instant, Shinzô Abe est le seul candidat à sa succession. Tous les autres concurrents potentiels, comme par exemple Shigeru Ishiba, ministre pour la revitalisation régionale, ont abandonné et se sont rangés derrière le Premier ministre,  qui se trouve complètement incontesté au sein de sa formation.

Dans un second temps, le principal parti d’opposition, le Parti Démocrate du Japon (PDJ), peine toujours à s’organiser pour proposer une alternative sérieuse à la gouvernance de Shinzô Abe. Une alliance avec le Parti de la Restauration (Ishin no Tô) est en discussion, et pourra peut-être changer la donne dans les semaines à venir.

Quoiqu’il en soit, porté par la coalition PLD-Kômeitô qui lui offre la majorité des sièges dans les deux chambres, Shinzô Abe dispose de tous les moyens pour mener à bien ses projets de loi. Cette absence étonnante d’opposition, sans doute regrettable pour le jeu démocratique, ne vient que confirmer ce leadership. De manière paradoxale, le Premier ministre, cible d’une virulente critique populaire et médiatique, régit la vie politique japonaise sans concurrence manifeste.

Hugo Pelet

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