La ville de Taiji, préfecture de Wakayama, est une ville de chasseurs de baleine. Pourtant, depuis 2009, elle est connue mondialement en raison du film The Cove qui décrit la chasse au dauphin dans la baie de la localité.

Le port de Taiji, Wakayama (© Opqr)
Le port de Taiji, Wakayama (© Opqr)

Les habitants clament que la pratique de la chasse à la baleine est une tradition séculaire de la ville et en effet, elle est connue pour cela depuis l’époque Edo (1603-1868). Coincés entre la mer et les montagnes, les habitants de Taiji se sont tournés vers la chasse des baleines et des dauphins car la terre n’était pas adaptée à la culture. Au début de cette période, les pêcheurs locaux avaient mis au point une méthode collective pour attraper les baleines en communiquant à l’aide de drapeaux et de feux.

La viande des mammifères marins, qui est une source de protéines importante, était très appréciée après la 2e guerre mondiale, mais la consommation n’a cessé de diminuer par la suite.

Cependant, la baleine reste un revenu important pour la ville qui abrite même un musée consacré à la chasse, et celle-ci représente 20% des revenus de l’industrie de la pêche, soit entre 300 et 400 millions de yens. Une grande partie du fruit de la pêche est en effet exportée tandis que le reste est vendu sur place par la coopérative des pêcheurs.

« Un de mes plats préférés depuis l’enfance est le sukiyaki de viande de baleine » déclare Kiyoko Isoda, 77ans.

Mais depuis 2009 et le film The Cove, la petite ville est devenue la cible de critiques internationales.

C’est d’abord l’association de défense Sea Shepherd qui est intervenue. Ses membres sont encore régulièrement sur place afin de surveiller la pêche et faire des rapports.

En début d’année, c’est l’ambassadrice américaine au Japon, Caroline Kennedy, qui s’est exprimée contre les pratiques de chasse entrainant une nouvelle vague d’indignation de l’opinion internationale. La ville recevait alors quotidiennement 200 à 300 fax de protestation et cela continue malgré le changement de numéro.

Tout cela inquiète le maire, Kazutaka Sangen, qui déclare : « les organisations anti-chasse à la baleine vont pouvoir intensifier leurs activités de protestation en exploitant la décision du tribunal [international] » qui, en mars dernier, a interdit la chasse à la baleine à des fins scientifiques par le Japon.

Face aux critiques, les habitants sont préoccupés et ressentent de la colère car l’arrêt de ces pratiques pourrait signifier la fin de Taiji.

« Nous n’avons jamais rien fait en violation de la loi » déclare un pêcheur qui indique que la chasse s’est toujours pratiquée dans un cadre juridique.

Katsutoshi Mihara, 76 ans, ancien président de l’assemblée de la ville se sent, quant à lui, blessé : « quand j’entends les critiques crier « anti-chasse à la baleine », je sens que c’est tous les aspects de nos vies qui sont condamnés ».

Pierre-Etienne De Lazzer – source : The Asahi Shimbun

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10 Commentaires

  1. La vérité, c’est qu’il s’agit là d’un mode de chasse qui n’avait plus d’avenir économique mais que l’industrie des delphinariums a relancé à toute vapeur. Les dauphins longuement tués à l’aide d’une pique enfoncée à l’arrière du crâne terminent le plus souvent en croquettes pour chiens. En revanche, ceux qu’on capture valent des millions. Il est frappant que cet article n’en fasse nulle part mention, alors que jamais Taiji n’a exporté autant de cétacés captifs de toute son histoire. Ces massacres prétendument « ancestraux » ne servent que de rideaux de fumée pour cacher l’essentiel : un business juteux au mains de la mafia, qui ne profitent qu’à quelques centaines de personnes et vaut au Japon une image publique sanglante et désastreuse. Mais de fait, tant qu’il y aura des delphinariums dans le monde pour acheter les victimes de Taiji, les massacres ne sont pas prêts de cesser. Une info pour les pauvres petits pêcheurs qui souffrent : le whale-watching, ça marcherait du tonnerre, il y a plein de dauphins à voir le long des côtes !

  2. Cet article qui fait abstraction des éléments les plus essentiels à ce sujet, nous parle d’un petit village de pêche situé à Taiji que le monde entier connait très-très bien aujourd’hui pour ses actes barbares et extrêmement cruels posés sur des cétacés.
    Chaque année, de septembre à mars des pêcheurs chassent et rabattent des milliers de dauphins dans cette baie de la honte, non pas pour le plaisir du palais mais principalement pour répondre à la demande d’un richissime marché mondial « les delphinariums, les aquariums, les musées marins, les parcs d’attractions, les hôtels de luxe, et quelques extravagants particuliers… »! Lors de ce rabattage seront présents des délégations de dresseurs professionnels du Japon et autres pays qui sélectionneront alors les plus beaux spécimens.
    Quant à la consommation de la chair du dauphin, polluée en mercure et en métaux lourds, un véritable poison pour ceux qui la consomment, précisons quand même que nous parlons là d’une toute petite minorité japonaise, consommation complètement ignorée par le reste de la population.
    Le Japon, régulièrement en infraction pour ses pêches malsaines et illégales, n’a jamais eu d’autres intentions que de nous vendre un produit basé sur des excuses ancestrales ou scientifiques.
    Grâce effectivement à Sea Shepherd, à chaque « capture » (on ne peut parler de pêche que lorsqu’il s’agit de poisson), des images sanglantes qui se passent de commentaire, nous sont transmises à travers le monde entier. Le Japon pourra toujours prétendre à des actes ancestraux, le monde sait! Ces quelques pêcheurs qui se cachent de leurs crimes sous une bâche bleue, savent aussi! Dans ce village, le dauphin qui se nourrit de poisson, a toujours été considéré comme un parasite pour la pêche et n’est reconsidéré que lorsqu’il y a lieu de le vendre vivant.
    Il est grand temps que le Japon apprenne à respecter la faune marine, la sienne et celle des autres!

  3. Manger de la viande de dauphin ou de baleine de nos jours c’est d’abord et avant tout dangereux. En tant que superprédateurs, les dauphins concentrent les toxines que nos industries déversent joyeusement dans les mers et l’atmosphère. C’est ensuite d’une cruauté sans nom quand on sait comme on le sait aujourd’hui que les dauphins ont conscience d’eux-même, comme nous, vivent des relations familiales extrêmement fortes et sont plus proches d’une intelligence dite humaine qu’une bonne partie de l’humanité. C’est enfin méconnaître le rôle de l’industrie des delphinaria dans la poursuite de cette chasse, industrie qui, tuant les dauphins très rapidement en raison des conditions de détention proches de celle d’un camp de concentration nécessite l’apport de sang frais le plus souvent possible. Il y avait des traditions chez moi qui consistaient à jeter un chat noir du sommet d’un clocher. Nous avons de longue date abandonné ces traditions et notre identité existe toujours. Le vrai problème de Taiji, ce n’est pas la culture, ce n’est pas la tradition, c’est l’argent qui circule autour de ce monstrueux commerce de mort.

  4. Les habitant-e-s de Taiji devraient lire « Vingt mille lieues sous les mers », de Jules VERNE.
    Le capitaine Nemo, de l’illustre Nautilus, est végétarien.

  5. Et toujours chez Verne, Passepartout de passage à Yokohama trouve les japonaises d’une laideur repoussante. Il faut dire qu’à l’époque elles se laquaient les dents en noir. Le politiquement correct à bien changé.

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