, Les exportateurs japonais déjà touchés par la crise aux Etats-Unis

MARCHES. Ventes et profits des multinationales nipponnes donnent des signes d’essoufflement.

Pierre-Alexandre Sallier
Mercredi 6 février 2008

Les rapports d’activité trimestrielle publiés cette semaine par les industriels nippons offrent un regard décalé sur le ralentissement économique à l’œuvre aux Etats-Unis. Décalé et profond, car ces multinationales dépendent étroitement du consommateur américain, pilier de la croissance de la première économie mondiale.

Mardi, Toyota a ainsi dévoilé que la progression de ses ventes au cours des trois derniers mois avait été la plus faible depuis deux ans et demi. A plus de 9% il n’y a pas péril. Néanmoins, pour un groupe qui s’apprête à devenir le premier constructeur automobile mondial, cela ressemble à un coup de frein. Yamaha (7951.T) a, de son côté, choqué en prévenant que l’exercice s’achevant le 31 mars se solderait probablement par une baisse des profits annuels. Ce que le groupe n’avait pas vécu depuis huit ans. Ses actions ont aussitôt plongé de 15%. Même émoi du côté du fabricant d’appareils photo Olympus (7733.T), qui a également sabré ses objectifs annuels.

Le double impact du dollar

Les exportateurs nippons se retrouvent pris en étau entre le ralentissement conjoncturel américain – rognant les chiffres d’affaires – et la dépréciation du dollar, qui amoindrit les profits rapatriés. Tout déclin de 1% du billet vert creuse mécaniquement, de 360 millions de francs les bénéfices de Toyota. Et fait perdre 21 millions de francs à Yamaha. Or le dollar s’est ainsi affaissé de 13% en six mois face au yen. Une situation qui rappelle déjà celle ayant accompagné la récession ayant soufflé sur l’Amérique entre juillet 1990 et mars 1991.

Les difficultés que commencent à rencontrer ces entreprises battent ainsi en brèche la thèse d’un « découplage » entre la trajectoire de la croissance de l’Archipel et celle de l’astre américain.

« Recouplage » économique

« Au contraire, le marché favorise de plus en plus la thèse du « recouplage », témoigne Naoki Kamiyama, stratège chez Morgan Stanley à Tokyo. Yamaha l’illustre à merveille. Les trois quarts de ses deux-roues finissent en Asie – avant tout de petites cylindrées – alors que moins de 5% de ses motos partent pour l’Amérique du Nord. Et pourtant, ces dernières ventes génèrent 30% du chiffre d’affaires… soit autant que l’Asie !

Seul antidote contre cette malédiction, le « pricing power » : la capacité à accroître ses prix… sans faire fuir la clientèle. Ainsi, la pénurie de grands écrans LCD a permis à Sharp (6753.T) d’annoncer vendredi dernier une progression de 12% de ses recettes au cours des trois derniers mois.

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