L’affaire éclate au grand jour le 9 février dernier, par un scoop du journal Asahi Shimbun qui rapporte que la société d’enseignement privé Moritomo Gakuen a acheté une parcelle d’un terrain d’État d’une superficie de 8770 m² pour 134 millions de yens à Toyonaka, près d’Osaka. « L’État a vendu un terrain estimé à 956 millions de yens (7,9 millions d’euros) en accordant une réduction de plus de 820 millions de yens, pour la simple raison que l’école a trouvé de nouveaux déchets enfouis sous terre, sans même vérifier la véracité de tels propos. C’est inimaginable ! », s’est indignée Kiyomi Tsujimoto, députée du Parti démocrate-progressiste (PDP) au cours d’une séance parlementaire le 22 février dernier.

Si cette affaire a suscité de vives réactions au Japon, le caractère ultranationaliste de la crèche Tsukamoto, gérée par Moritomo Gakuen, n’y est pas pour rien. Tous les matins, les jeunes enfants y chantent l’hymne national et récitent le rescrit sur l’éducation, un texte rédigé au nom de l’Empereur Meiji. Lors de la fête du sport chaque année, les élèves entonnent des chants de guerre et la haine des Chinois et des Coréens leur est enseignée. De même, l’école primaire Mizuho no Kuni Kinen, était décrite par Moritomo Gakuen comme la « seule école primaire shinto du Japon ». A l’origine, cet établissement devait s’appeler « Abe Shinzô Kinen » et le proviseur, Yasunori Kagoike, avait levé des fonds en utilisant cette appellation. Il était également prévu que l’épouse du Premier ministre, Akie Abe, devienne Directrice honoraire de l’école, poste dont elle a dû démissionner depuis.

Mensonges et revirements

C’est désormais à Tomomi Inada, la ministre de la Défense, que l’opposition reproche des déclarations mensongères devant la Diète. Après avoir nié son implication et celle de son mari dans l’affaire, allant même jusqu’à prétendre qu’elle n’a « jamais reçu la moindre demande de conseil juridique de la part du proviseur Yasunori Kagoike, ni avoir été son conseiller juridique attitré », Pourtant, Tomomi Inada est revenue sur ses propos le lendemain, le 14 mars 2017. D’après l’hebdomadaire le Shukan Bunshun, elle aurait comparu devant le tribunal à la place de son mari pour y représenter Moritomo lors d’un procès civil.

Autre rebondissement dans cette affaire, le proviseur Yasunori Kagoike a retiré sa demande de permis d’exploitation et a annoncé sa démission. Le 9 mars, alors qu’il assistait à l’inspection du site par les autorités de la préfecture d’Osaka, Yasunori Kagoike s’en était vivement pris aux médias qu’il accuse de « déformer la vérité ». Fermement décidé à ouvrir son école en avril comme prévu initialement, le proviseur démentait toute intervention politique. Le lendemain, il faisait volte-face et retirait sa demande de permis d’exploitation tout en présentant sa démission.  Yasunori Kagoike a également indiqué avoir reçu un don d’un million de yens de Shinzô Abe. Cette déclaration a été considérée comme un « affront » par le Premier ministre, qui persiste à nier toute intervention derrière cette affaire, révélant le poids de l’extrême droite sur la scène politique nationale.

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SourcePhoto : ©Agnès Redon
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