Vendre du thé matcha au collagène en vantant ses vertus minceur ?
Nous ne le ferons jamais.
Nous préférons être des infuseurs, plutôt que des influenceurs.
Dans un monde où l’innovation, l’instantanéité et la performance sont reines, la lenteur, le sens et le retour au vivant ne doivent pas être une mode passagère – mais une nécessité vitale.
Et par chance, le Japon sait nous interroger, nous apaiser et nous offrir des réponses essentielles.
Aujourd’hui, boostés aux stéroïdes ou à l’IA, nous devenons ces humains augmentés que les Japonais avaient déjà imaginés dans des œuvres comme Akira, Jin-Roh, Ghost in the Shell…
Ils avaient pressenti un futur technologique hyperactif, hyperconnecté… qui se matérialise aujourd’hui sous nos yeux.
Récemment, la folie des images générées façon Studio Ghibli par ChatGPT a provoqué une tempête en ligne. Des millions de fans se sont souvenus des mots durs de Hayao Miyazaki au sujet de l’intelligence artificielle dans la création artistique : « C’est une insulte à la vie. »
Cette colère fait écho à notre propre engagement : développer un slow media qui prend le temps, qui fait sens. Et non pas un concept marketing pour justifier nos retards de bouclage – enfin… pas seulement (rires).
Dans ce troisième numéro, nous avons choisi d’observer le lien profond – ou fantasmé – qu’entretient le Japon avec la nature.
Comment une culture, une éthique et un style de vie façonnent un imaginaire si puissant que les Occidentaux finissent parfois par croire que l’herbe est vraiment plus verte sur l’Archipel ?
Côté aventure entrepreneuriale du média, nous poursuivons notre chemin.
Sencha est désormais présent dans des librairies indépendantes, des bibliothèques, des lieux de vie.
Merci à vous, passeurs de lecture, qui nous avez si bien accueillis.
Vous êtes les premiers alliés contre l’uniformisation, les réflexes pavloviens, l’effacement du discernement.
Les petits médias, les voix lentes, les marges fertiles sont des productions fait-maison assumant leurs doutes; des modèles qui ne se gargarisent pas d’avoir fini premiers… à la poubelle. (Car oui, rappelons-le : le modèle dominant de la presse repose encore sur une surimpression massive, censée inonder les kiosques – avant de finir au pilon.)
Et c’est ensemble que cette infusion continue.
Adrien Leuci – Directeur de la publication
Note aux abonnés : Pas de numéro en juin, c’est normal ! Nous ajustons notre rythme pour mieux coller au calendrier de la rentrée de septembre (sortir un numéro en plein mois d’août mettrait en difficulté un petit média comme le nôtre).
Rassurez-vous : vous recevrez bien tous les numéros prévus, même si votre abonnement se termine entre-temps.
Une question ? Écrivez-nous à [email protected], nous vous répondrons avec plaisir.